J’aime bien cette métaphore qui consiste à voir la vie comme un voyage. Lors de chacun d’eux, il y a différents choix à faire, des compagnons et des rencontres plus ou moins inspirants ; des joies et des difficultés qu’il faut dépasser pour poursuivre sa route et ne pas rester en « rade ».

Le voyage revêt néanmoins un statut de projet, voir mythologique supposant un retour. Or, si l’on appréhende la vie comme elle s’éprouve face à la « réalité » du monde… où le réel se définit comme ce qui résiste à nos aspirations les plus profondes, alors le voyage devient migration voir exode. En effet, ce n’est jamais le même individu qui revient et qui plus est, il ne revient jamais dans le même lieu, celui-ci ayant bien changé. Il est bien possible que le voyageur ne soit plus reconnu par ceux qui étaient les siens, et ne s’intègre plus dans la société qu’il a quittée. Les voyages d’Ulysse ou ceux d’une Alexandra David Neel sont plutôt exhaustifs à ce sujet. Ils le sont également en ce qui concerne l’enrichissement extraordinaire – personnel et collectif – de tels parcours. Mais à condition que le voyage leur fasse découvrir ce qui permet de revenir dans un monde de sens différents, le voyage consisterait à se perdre. 

Ce voyage qu’est notre vie ne passent cependant pas sans drames et nous devons faire face aux questions dont les teneurs anthropologiques sont les plus fortes : les souffrances, la mort… 

Cet enrichissement est sans doute ce que l’on peut trouver de plus satisfaisant dans notre vie. « Les connaissances sont des statues » me disait mon Prof. Oui, ce sont elles qui nous permettent de distinguer, discerner et de rêver. Elles nous forment dans notre subjectivité et y sont centrales pour nos capacités à nous émerveiller, à reconnaître la Vérité et à être prêt à l’exode.

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