Je suis toujours surpris quand j’entends telle ou telle personne (et parfois des philosophes) mentionner le monde de demain pour faire référence à une société qui aurait pris acte du fait qu’elle s’enfonce dans les problèmes de type anthropocène. Cette formule ressemble à un mantra qui appelle à la force du groupe de faire « changer » les choses et aller vers un monde meilleurs. Je me demande s’ils ne connaissent pas l’adage selon lequel « qui remet à demain trouve malheur sur son chemin ».
Or, sans doute que ces « telle ou telle » personnes connaissent la nature invocatrice et malheureusement inopérante de cette attitude. Peut-être n’est-ce là que le rappel d’un signe de ralliement qui cherche ceux qui l’entendraient et lui trouveraient un intérêt.
C’est en fait du monde d’aujourd’hui dont il faut parler. Celui qui voit des appels à travailler plus, produire plus pour pouvoir répondre à l’exigence portée par les deux colonnes + et – de tableurs excel. Pas grand monde pour se rendre compte que ce n’est que la réduction du monde à deux colonnes qui est absurde. Bref, c’est le cas. Donc, on constate que ce qui est aujourd’hui imporant c’est de rendre notre économie encore plus destructrice qu’hier. Destruction des humains qui devraient travailler plus et bien sûr destruction de la biosphère.
La question qui se pose est celle de savoir si nos « dirigeants » le font exprès ou s’ils sont si bêtes… Vivent-ils dans un biais de normalité si fort que rien ne pourrait les rendre attentifs à rien sinon à leurs intérêts? Les libertés fondamentales disparaissent de plus en plus et rien ne semble plus important qu’une croissance qui ne sera empochée que par les plus riches des plus riches d’entre nous… ce qui poursuit l’augmentation des inégalités sociales. Cherchez l’erreur et cherchez surtout si le modèle provocateur de la construction d’un « radeau social » (thème de mon article précédent) est si absurde que cela.