Pour ce nouveau blog, je ne souhaitais plus m’intéresser directement à la politique et à l’actualité qui deviennent extrêmement complexes, demandant ainsi des compétences et une légitimité toutes spécifiques. Cependant, je propose encore cet article pour préciser le contexte de ce blog. Pour ce faire vous propose ce petit texte qui est une reformulation de l’entretien de P.-M. Coûteaux (voir la vidéo plus bas):

Que penser des propositions de l’UE de faire entrer l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie entrer dans UE ? Ne serait-ce pas mettre de l’huile sur le feu? Dans cette affaire, l’Europe parle d’une seule voix parce qu’elle ne chante que la chanson de Washington! C’est un moment critique où l’Europe risque la soumission alors qu’elle dépend du reste du monde pour à peu près tout, notamment pour l’énergie, les habits, les médicaments. Le risque de la dépendance c’est de manquer de tout ou d’entrer en conflit. Cela fait les affaires des Etat-Unis qui ont préparé cette guerre depuis longtemps en humiliant la Russie notamment en 1999 au moyen des tapis de bombes sur la Serbie. C’était alors une attaque directe du monde orthodoxe sans mandat de l’onu. L’humiliation a par exemple continué par des promesses faites à la Russie mais jamais tenues : James Backer à Gorbatschev, « jamais l’OTAN ne s’étendra à l’Est ». Cette promesse a été bafouée sans cesse.

L’Europe risque la soumission et par conséquent de sortir de l’histoire. En effet, nous manquons de recul sur les enjeux stratégiques profonds de cette guerre. Si par exemple l’Europe était partenaire de la Russie pour mettre en valeur les immenses ressources de la Sibérie alors l’Europe garderait ses 2 poumons (citant Jean-Paul II). Ceux-ci correspondent à l’articulation Est et Ouest de l’Europe. C’est cette articulation que les Etat-Unis veulent couper pour mieux utiliser l’Europe de l’ouest selon la politique de mieux diviser pour régner. Il faudrait au contraire des coopérations avec la Russie pour prendre soin de cette articulation plutôt que de voir la Russie poussée dans les bras de la Chine. Un autre enjeu, est la vielle opposition entre la Russie et Turquie. La Russie est un obstacle à l’Islamisation et on l’a vu lorsque Daech a été circonscrit grâce à la Syrie aidée par la Russie.

La Russie a une grande profondeur historique notamment des racines culturelles en Ukraine. La couper de ses racines, c’est-à-dire briser cette articulation c’est avoir une Europe découpée en 3 influences étrangères. Il y aurait avec les balkans islamisés, la Russie coopérant avec la Chine, et une 3ème Europe de l’ouest qui ne serait qu’un moignon d’Europe et qui aurait des peuples hébétés, qui ne comprennent plus rien à leur histoire et à leur géographie sous domination américaine. Et là s’en serait finit de l’Europe, voilà ce qui se joue aujourd’hui. L’Europe serait archipelisée, et pulvérisée du point de vue politique.

On voit aujourd’hui des signes de ce processus. Car on peut se questionner sur l’autonomie des européens! Ils s’agitent, mais semblent globalement faibles en terme de capacité de décision. L’Europe dépend militairement des US et ne peut pas de ce point de vue aller trop loin. En fait, les anciennes puissances européennes sont très faibles. S’il devait y avoir une opposition durable entre l’Europe et la Russie alors cette dernière se tournera vers d’autres partenaires. Il n’y a en effet pas que la Chine mais aussi l’Iran et d’autres; dans cette affaire c’est peut-être nous qui nous isolons du monde.

P.-M. Coûteau rappelle que la Sibérie n’est pas loin de l’Amérique par le détroit de Béring et qu’il n’est pas dans son intérêt que la Russie en exploite facilement les immenses ressources – et encore moins que cela soit fait avec l’aide que pourrait apporter une coopération avec l’Europe. Ajoutons que nous, européens, avons une grande proximité historique avec la Russie. Priver un pays de son histoire c’est le faire devenir fou. P. M. Coûteau regrette que la présentation par les médias du problème actuel en Ukraine soit aussi partiale et partielle. Selon lui cette présentation ressemble à une pauvre répétition et y voit un abêtissement général, devenu une habitude après les deux années d’intoxication covidienne! Il y a eu plusieurs totalitarisme au 20ème siècle, et c’est à se demander si nous entrons pas à nouveau dans une période totalitaire.

Dans l’actualité d’aujourd’hui se joue l’avenir à long terme de l’Europe et de notre peuple! Il y a déjà des français qui vivent très mal… ils doivent comprendre que la soumission coûte très cher et que cela se traduira par une misère sans fin et des violences sans fin, qui ont d’ailleurs peut-être déjà commencées sur le territoire français. Le mensonge est installé partout, il est installé à la faveur – si l’on peut dire – de l’opération COVID. Il se prolonge à la faveur de l’opération « Ukraine » qui a pour but de nous priver de notre conception de nous-mêmes et d’une grande Europe dont De Gaule disait qu’elle s’étendait de l’atlantique à l’Oural et dont V. Poutine a dit qu’elle va de Lisbonne à Vladivostok.

Qu’est-ce que serait cette Europe qui irait de Lisbonne à Vladivostok! Elle nous prémunirait au sud contre la poussée islamique, à l’Est de la Chine impériale (et toujours plus impériale), et à l’ouest vis-à-vis des Etats-Unis. Là, l’Europe resterait dans l’histoire. A défaut, il nous restera que les yeux pour pleurer. (Fin de l’entretien)

Ce que je relève dans cet entretien, c’est la question d’une utilisation de l’Europe par les Etat-Unis dans le seul but de sa géostratégie axée sur les énergies ; et pourquoi pas l’eau dont on sait que la Sibérie regorge. Cette question est absolument primordiale pour notre avenir et notamment celui de nos enfants. C’est tellement primordial qu’il devrait être possible de parler de manière paisible et de faire référence à différentes perspectives intellectuelles même dans les registres les plus sensibles : ce qui n’est plus le cas. Aussi, je ressens un très fort malaise devant la limitation actuelle des discussions. 

Mon malaise se renforce d’autant plus que l’on use et abuse de la catégorie « complotiste » et plus encore, quand on engage la population dans des mobilisations productrices d’unité sur la base d’une solidarité construite politiquement. Dans le contexte précis de l’impossibilité de parler des faits et surtout de leur construction, la question du mal comme conséquence d’une luxure de l’intelligence se pose concrètement. Accepter de vivre dans le mensonge c’est y consentir et le soutenir, et ces cela les ténèbres. Satan, qui est la métaphore du mensonge aime à se cacher derrière une mielleuse solidarité, ou une morale qui se veut plus authentique, plus « humaine » en profitant de la réalité des malheurs vécus. L’oxfam, dont les rapports ont largement déconstruit la rhétorique de la solidarité durant la période covid et en montrant l’étendue des inégalités et leur explosion, ne nous contredit pas. Là est la souffrance « réelle » indépendamment de tous les discours mis en œuvre pour cacher la violence sociale. Pour tous! on espère une perception de la Splendeur de Vie.

Avant de finir cet article, je vous laisse avec une conférence sur l’histoire des régions Ukraine – Russie de l’université de Genève. Ce présentation de science historique très propre – elle ne fait pas référence aux enjeux stratégiques actuels sinon à la fin par l’intervention du publique à 1h20′ – vous permettra après vous être renseigné sur ceux-ci – de vous faire votre propre vision des choses – éventuellement différente de la mienne.